Dans l'émission ci-dessous, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik exprime sa vision du pardon dans le cadre du procès Mazan.
Ayant le plus grand respect pour le vécu et l'oeuvre de cet homme remarquable, je suis surprise de découvrir que sa vision du pardon semble se limiter aux questions liées à la morale, alors que les recherches neuroscientifiques menées ces dernières années démontrent l'utilité du pardon, d'un point de vue strictement médical. Même les assurances maladies suisses se mettent à vanter les bienfaits du pardon pour la santé physique et mentale (cliquez ici).
Beaucoup d'entre nous restent imprégnés d'idées reçues selon lesquelles :
Pardonner signifierait oublier ce qui s'est passé
Pardonner signifierait approuver et cautionner ce qui s'est produit
Pardonner concernerait quelqu'un d'autre que nous-même
Dans ma pratique, je constate tous les jours que le pardon n'est rien de tout cela. Le pardon conçu par le Dr Laskow, par exemple, est un formidable outil thérapeutique basé sur un processus neurobiologique très précis, qui permet de transmuter la souffrance émotionnelle en agissant sur le mode de stockage du souvenir traumatique (voir plus bas).
Pardonner, c'est choisir de laisser le passé dans le passé
Comme le souligne fort justement la journaliste dans l'émission, aujourd'hui, bon nombre de victimes expriment le besoin d'entendre une demande de pardon. D'où vient ce besoin puisqu'on ne peut pas réparer le passé, comme le dit Boris Cyrulnik ? Pourquoi le pardon fait-il partie du processus de reconstruction pour bon nombre de personnes victimes d'événements traumatisants (ou simplement douloureux) ?
Parce que le pardon ne concerne pas le passé — mais le présent !
Un autre pavé dans la mare des idées reçues...
En effet, dans l'approche que j'expose ici, le pardon permet de reconnaître et d'accepter la réalité (aussi terrible soit-elle) afin de libérer la charge émotionnelle associée aux événements passés qui ont conditionné notre existence — jusqu'à aujourd'hui. Pardonner, dit le Dr Laskow, c'est s'offrir à soi-même amour et liberté. La liberté d'être qui nous sommes véritablement, sans nos blessures émotionnelles.
Au fond, le pardon ne concerne personne d'autre que nous-même car si notre souffrance a été causée par quelqu'un d'autre, en définitive, les émotions douloureuses vivent au plus profond de nous — et nulle part ailleurs.
Dans certains cas, cette profonde réalisation peut engendrer une transformation radicale, voire transcendentale, car elle débouche sur la compréhension que nous ne sommes pas notre histoire. Nous ne sommes pas cette histoire d'abus, d'abandon, de trahison ou de maltraitance — ni cette maladie que nous traversons : nous sommes la conscience qui en fait l'expérience, ici et maintenant, à travers ce corps incarné que nous sommes.
Pardonner est un acte d'amour envers soi-même
Pardonner est un acte d'amour envers soi-même car on choisit de lâcher tout attachement aux ressentiments, à la rancoeur, à la haine, à la colère — pour notre propre croissance et notre propre évolution.
Les exemples vivants sont nombreux et pour n'en citer qu'un, voici le témoignage d'Antoine Leiris, auteur de l'ouvrage dont le titre illustre exactement mes propos : Vous n'aurez pas ma haine.
Neurobiologie du pardon
Spécialisé en médecine psychosomatique, le Dr Laskow a débuté sa carrière de médecin en tant que gynécoloque-obstétricien. Durant ses années de pratique, il a remarqué que même si l’accouchement est généralement associé à de fortes douleurs, la plupart des mères, lorsqu’elles se souviennent de l’expérience, n’éprouvent pas de charge émotionnelle négative. Merveille du corps humain : un processus lié aux hormones et aux neuropeptides sécrétés durant l’accouchement (ocytocine, prolactine, dopamine, peptide natriurétique auriculaire et autres endorphines) neutralise l’impact de l’adrénaline sur l’amygdale.
En approfondissant ses recherches, le Dr Laskow a découvert que ce processus hormonal peut être reproduit et utilisé dans un cadre thérapeutique. La souffrance ne se transmute pas en cherchant à l'oublier, mais en agissant sur le mode et le lieu de stockage des souvenirs douloureux.
🎙️ Ecoutez ce podcast pour en savoir plus sur le processus neurobiologique
Une expérience intérieure, à vivre en silence
Le processus de Pardon Laskow Holoenergetic ® est conçu pour être facilité en séance individuelle, dans un cadre qui permet de suivre le rythme nécessaire pour que chaque étape du processus neurobiologique s'accomplisse en profondeur. Une expérience intime, qui se vit en silence, sous forme de dialogue intérieur.
🎙️ Ecoutez le Dr Laskow parler du pardon
Chaque personne qui pacifie sa propre histoire contribue à l'émergence d'un monde plus conscient et aimant. Dans ce monde au bord de la "crise de guerre", le moment n'est-il pas venu de se consacrer à l'essentiel en cultivant la paix et l'amour, pour le bien de tous les êtres, y compris de soi-même ?
✨🙏✨
Laurence Latour
Facilitatrice et Enseignante agréée Laskow Holoenergetic®
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